jeudi 12 novembre 2009

Le paradis des travailleurs

Vous avez dit Barad-Dûr et Orthanc ? Hmmm, le socialisme à visage humain !









Appartements de prestige en plein centre. Vue imprenable sur la Karl-Marx-Allee.

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Exposition "Wir sind das Volk" sur l'Alexanderplatz - les dernières années du régime

Ambiance morose au SED (Parti Socialiste Unifié Allemand) en 89...
"La DDR est un état socialiste de travailleurs et de paysans. Elle consiste en l'organisation politique des travailleurs en ville et à la campagne, sous la direction de la classe des travailleurs et de son parti marxiste-léniniste." Ah ben comme ça les choses sont claires! Si c'est le premier article de la Constitution, qu'est-ce qu'ils ont, les gens, à râler ?
Premiers calicots dans les rues. Les trois femmes sur la photo sont bien sûr parties immédiatement en prison.
Le récit de la femme brutalisée par les policiers avec son fils de douze ans.
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mercredi 11 novembre 2009

Zehdenick aujourd'hui

Les friches industrielles ont un drôle de charme, ici !

Papy s'ennuie.
Le vieux centre de Zehdenick est très joli. Qui aurait cru, dans ce bled perdu au milieu des sables et des tourbières du Mark Brandenburg, dans ce qui fut la DDR, on trouve deux églises du XIIème et du XVIème, un cloître cistercien du XIIIème, une mairie ravissante de la Renaissance...
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Aujourd'hui à Zehdenick

On se réunit pour voir ensemble le film de Volker Koepp, tourné il y a vingt ans. Tout le monde connaît les têtes qui apparaissent sur l'écran, certains sont là.
Quelques feuillets des mille pages sur mon compte dans les archives de la Stasi.
Un bon petit rap composé il y a vingt ans, le "blues de la DDR"...
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Il y a vingt ans à Zehdenick...

La première manifestante se balade vers octobre dans les rues de la petite ville avec sa pancarte. On se met à lui emboîter le pas, à sa grande surprise.
"Je n'arrive pas à m'y faire. Je vais la regretter, ma DDR. Vous savez, 40 ans de règne du SED, on n'arrive pas à s'en défaire comme ça."
"Ce qui me dégoûte, c'est que nos chefs, ils savent très bien comment les choses vont tourner pour l'entreprise. Elle va sûrement être démantelée pour non-compétitivité. Et vous croyez qu'ils viendraient nous dire à quelle sauce on va être mangés ? Bof, vous vous débrouillerez bien, qu'ils nous ont dit!"
"Ben moi je vais voter Neues Forum"
"Ouais, moi aussi, comme mon pote, là"

(les premières élections libres ont eu lieu le 18 avril 1990)
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C'est à peu près tout ce qu'on peut encore voir du mur. Une ligne de pavés. Bien souvent, les gens ne se souviennent maintenant même plus d'où il passait.
Il y a vingt ans, ils étaient nombreux à pleurer à chaudes larmes en passant la brèche.
"Nous les allemands, ce soir, nous sommes le peuple le plus heureux au monde!"
(Walter Momper, maire SPD de Berlin-Ouest)
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"J'aime la liberté"

Un mur de dominos long d'un kilomètre et demi va s'effondrer ce soir sous la poussée énergique de Lech Walesa. Ils ont été peints par les comités les plus éclectiques; écoles primaires, artistes en vogue, groupes scouts, fans de mangas... la dominante est la liberté, vient ensuite l'amour. C'est assez touchant, parce que ce n'est pas un exercice de style abstrait. Quand on dit "liberté", c'est très très concret, c'est une brèche dans un mur de béton bordé de petites croix en bois posées du côté ouest pour chaque fugitif assassiné. Et ce n'était qu'il y a vingt ans.
J-M. "Pourquoi es-tu là, toute seule ?"
V. "Parce que j'aime la liberté. Pourquoi ne suis-je pas née vingt ans plus tôt ? Personne de ma classe n'a voulu m'accompagner, ils s'en fichent. Certains ont même dit qu'on serait mieux avec un nouveau mur."
Les écrans géants retransmettent ici les premiers moments de la cérémonie. Angela Merkel, comme il y a exactement vingt ans, traverse le premier passage ouvert dans le mur, le pont de la Bornholmerstrasse.









Elle est visiblement émue, se félicite de la fin du communisme, enfin du socialisme, enfin du nom qu'on voudra bien lui donner, et remercie Lech Walesa "pour avoir donné l'impulsion décisive" et Gorbi (qui est là) pour "avoir eu le courage de ne rien faire" (on en ferait presqu'un héros, parce qu'il n'a pas donné l'ordre à ses chars de massacrer toute cette piétaille ennivrée de liberté !).
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Ma bohême...

Notre rue est à la limite de l'ancien quartier tchèque, "Böhmenviertel", ou "quartier de Bohême". Côté Bohême, il y a toute une population autour de chez nous qui n'est pas en reste ! Il faut l'avoir vu pour le croire... c'était samedi dernier la "nuit portes ouvertes" de notre "Kiez" (le quartier), et les 90 portes effectivement ouvertes malgré le froid de canard introduisaient à des paysages post-atomiques à faire tomber mémé en syncope.
Le plus sympa, le petit appartement au rez-de-chaussée de Jens et Stephanie, qu'ils louent pour un quignon de pain et sans préavis d'expulsion parce que c'est le seul de l'immeuble à ne pas avoir été assaini. Les oeuvres de Jens débordent des toiles pour s'étaler sur les murs craquelés, la cave bée au milieu du salon, la seule pièce vivable abrite deux vieux divans gémissant sous le poids de quelques étudiants pensifs buvant du punch, un grammophone qui crachouille un rock alternatif, et un petit étal où la maîtresse de maison, rayonnant littéralement ses huit mois de grossesse, vend des parts de gâteau.
Dans la cave, où le visiteur courageux peut descendre moyennant quelques frayeurs, des bandes d'inconnus se succèdent. Là, c'est toute une famille qui s'empare qui du trombone, qui de la batterie et engage un beuf d'enfer. Ensuite ce sont trois jeunes de passage qui entament des mélodies mélancoliques, guitare, harmonica et voix désincarnée d'une triste blondinette.
Loophole, la tanière d'un comité d'artistes. L'un d'eux a aménagé une petite pièce avec vitrine en un trou noirâtre où la seule chose visible est un écran d'ordinateur surranné diffusant des photos absurdes. L'autre peint directement sur les murs. Un troisième organise des happenings. Un autre occupe la dernière chambre, où un corps sans tête bouge doucement ses membres dans un épais brouillard rougeâtre.
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Mein Kiez !

Pour bien commencer, la station de métro la plus proche... on a bien choisi notre saint patron !
Neukölln est le quartier le plus turc de Berlin. Sans exagérer, à peu près la moitié des femmes croisées sur le trottoir porte le voile.
Ici un mariage, les gars se bousculent dehors pendant que la mariée se met en pose dans le magasin de photos. Le gars en complet blanc est le seul allemand repérable dans l'assistance. Ambiance très napolitaine !
Richardstrasse, chez nous ! Le deuxième immeuble.
Vue de notre rue vers la mairie de Neukölln.
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